Chers amis et amies mosaïstes amateurs,

J’explique ci-dessous, comment je réalise mes mosaïques, depuis que j’ai débuté ce passe temps très agréable en 1991.
Je ne prétends pas que ma méthode est la meilleure, il en existe bien d’autres.
J’évite avant tout d’utiliser des produits dangereux, tel que l’acide par exemple.

Réaliser de la mosaïque avec des tesselles en pâte de verre

(Chacun sait qu’il existe des tesselles en pierre reconstituée, les émaux de Briare etc..)
Le catalogue rougier et plé proposait, il y a quelques années, un guide dans lequel était décrit la façon de procéder avec des matériaux différents.
J’ai réalisé mes mosaïques en m’inspirant de ce guide et en procédant aussi selon ma propre inspiration. Il n’y a pas de méthode unique.

Premier impératif : il faut un dessin réalisable en mosaïque, tous les dessins et tous les sujets ne se prêtent pas à la réalisation d’une mosaïque.
J’utilise les matériels et produits suivants :

1/ Des carreaux en pâte de verre de dimensions 2x2cm que je découpe (ou laisse entier) à la grandeur et forme selon le dessin à reproduire.
J’ai aussi utilisé des émaux de Briare, c’est également très joli, mais ils se coupent moins bien que les carreaux en pâtes de verre, il y a beaucoup de déchets.

2/ Du "PAPIER CUISSON" (c'est un rouleau de 15 mètres, que l'on trouve facilement dans un magasin grande surface). Je l'ai expérimenté et ça convient très bien.

3/ Une pince spéciale destinée à couper et à travailler en arrondi et en d’autres formes les carreaux de pâte de verre ou tesselles.

4/ Une spatule dentelée.

5/ Un filet en fibre de verre. (singalette)

6/ Du ciment blanc ou une autre couleur.

7/ Pour coller les carreaux de mosaïque sur la singalette, j’utilise la colle Pattex Colle Contact NEOPRENE GEL. (il faut travailler dans un local bien aéré).
Certaine personne ne supporte pas l'odeur de cette colle neoprene gel, de plus, elle est toxique. Je l'ai remplacée par un flacon de colle muni d'un tube distributeur, c'est la marque Pattex aussi, je vous reproduis l'étiquette du flacon : "colle blanche vinylique D2 BOIS 1 prise progressive ultra résistante transparente au séchage sans solvant tous bois et dérivés, feutrine, papier, carton". Cette dernière colle convient très bien, presque pas d'odeur et de toute façon non toxique.

8/ Des brucelles.

9/ Un pinceau.

10/ Des baguettes (en bambou par exemple ou cure-dents) pour ajuster les tesselles.

11/ Un grattoir (genre gratte-papier) à utiliser avec précaution pour ne pas rayer les tesselles.

12/ Du papier carbone pour machine à écrire mécanique. Le papier carbone pour écriture à la main ne convient pas pour calquer sur un papier anti-adhésif.

13/ Un stylo bic.

14/ Des marqueurs fins indélébiles de plusieurs couleurs.

15/ Un moule en bois fabriqué soi même, selon la taille désirée.
A réaliser en contreplaqué épais de préférence et avec un entourage de un cm d’épaisseur fixé avec deux ou trois vis.

16/ Du papier nautique grain fin. A utiliser de préférence au grattoir qui raye les tesselles.

C’est le matériel que j’utilise, Il y a certainement d’autres manières de faire.
J’ai décris les matériels que j’utilise.

Début de la Réalisation

Dessiner le sujet sur un papier de la grandeur du moule en laissant une bonne marge pour l’entourage ultérieur en carreaux entiers éventuellement (c’est mon choix), pour la teneur lors du moulage et aussi pour la présentation.
Je transfère le dessin sur le papier anti-adhésif (attention : du bon côté, c'est-à-dire sur le côté anti-adhésif. Un test : le stylo bic n’écris pas sur cette face.

J’intercale entre le papier où se trouve le dessin et le papier anti-adhésif le ou les carbones pour machine à écrire.
Fixer l’ensemble provisoirement avec des trombones ou avec des agrafes.
Repasser sur le dessin avec le stylo bic en appuyant fort et en recommençant au même endroit, en s’assurant que le dessin est bien reproduit sur le papier anti-adhésif.

Lorsque le dessin est entièrement reproduit sur le papier anti-adhésif avec les carbones, repasser sur le dessin avec les marqueurs (taille moyene) indélébiles.
Attention aux bavures et à ce que la main ne frotte pas sur le dessin, se munir d’un buvard à manipuler doucement, il ne doit pas glisser sur le dessin.
Le papier translucide anti-adhésif ayant été découpé à la grandeur du moule comme décrit précédemment.
Je découpe également le filet en fibre de verre (singalette) de la même grandeur.

Le fond du moule en bois doit être garni d’une feuille de plastique (par exemple plastique transparent à couvrir les livres), ce plastique sera fixé sous l’entourage du moule lors de sa construction afin qu’il ne bouge pas. Grâce à ce plastique, le démoulage s’effectuera aisément et le ciment sera bien lisse en dessous de la mosaïque. Après deux à trois jours de séchage, je démonte doucement les bords du moule, mais nous n’en sommes pas encore là..

Réalisation pratique de la mosaïque

Poser le papier translucide anti-adhésif sur lequel est réalisé le dessin.

Poser le filet de verre (singalette) sur le papier translucide anti-adhésif sur lequel a été réalisé le dessin, il faut voir le dessin à travers le filet en fibre de verre.

La pose de la mosaïque peut commencer.
Toujours réaliser, les tesselles découpées à la forme :
d’abord le sujet principal, ensuite l’entourage sur les bords du moule, et enfin pour terminer l’espace vide est comblé au choix du mosaïste amateur.
Chaque tesselle doit être enduite d’un très petit plot de colle sur le côté rayé de la tesselle et posée selon la forme qu’on lui aura donnée après découpe à l’endroit adéquat.

Procéder par petite rangée, laisser sécher au moins vingt minutes entre chaque collage de tesselles si l’on craint de faire bouger les carreaux déjà posés.
Lorsque tous les carreaux de mosaïques seront posés, cela doit être déjà agréable à regarder.

Après un temps de séchage de la colle néoprène, au moins deux heures, c’est plus prudent, décoller doucement le filet de verre sur lequel ont été fixées les tesselles du papier anti-adhésif.

Enlever du moule le papier anti-adhésif et le dessin sur papier, le ranger pour éventuellement reproduire la même mosaïque.. ?

Le filet de verre garni du dessin en carreaux de mosaïques peut être replacé provisoirement dans le moule ou posé à plat sur une table en attendant de gâcher le ciment destiné à fixer la mosaïque.

Préparer la quantité nécessaire de ciment blanc ou autre couleur, dans une auge ou dans tout autre récipient, ajouter de l’eau et gâcher longuement jusqu’à obtenir un mortier ni trop épais, ni trop liquide. Le mortier doit tenir sur la spatule, lorsque l’on penche celle-ci.

Si le mortier est trop liquide, il va se rétracter en séchant et il y aura des trous.
Si le mortier est trop épais, il va mal pénétrer entre les tesselles pour faire les joints.
Il faut trouver soi même le bon mélange, cela vient avec l’expérience après plusieurs réalisations.

Après avoir bien gâché le mortier, laisser reposer une vingtaine de minutes et gâcher à nouveau. Il ne doit pas y avoir de grumeaux.

Déposer le mortier dans le moule, bien l’étaler et bien remplir dans les coins du moule, faute de quoi il y aura un affaissement de la mosaïque dans les angles du moule, remplir jusqu’à environ 4 à 5 millimètres de la hauteur du bord de l’entourage.
Ensuite -phase délicate- , de préférence à deux personnes, chacune tenant le filet de verre de chaque côté du moule, poser le filet de verre garni de ses carreaux de mosaïques sur le ciment.
Il doit être posé ajusté dans le moule du premier coup.

Taper doucement et partout avec une petite planche bien plate sur la mosaïque, afin de faire remonter le ciment entre les joints.
Le ciment ne remonte pas toujours très bien et en tous les cas pas partout, je comble les joints en ajoutant du mortier avec un couteau à lame très fine ou avec une petite spatule.
J’étale une fine couche de mortier sur toute la surface, pour bien remplir les joints entre les tesselles.
Une heure ou deux après, (très doucement, c’est à ce moment là que des mosaïques peuvent se décoller), j’enlève doucement le surplus de mortier avec le couteau.
La mosaïque réapparaît peu à peu, il reste un peu de mortier sur la mosaïque, mais c’est mieux de laisser sécher encore pour le moment.

Après plusieurs heures, je mouille doucement la mosaïque avec une éponge que je rince souvent et j’enlève encore le surplus de mortier en opérant doucement pour ne pas décoller les tesselles.

Après une nuit de séchage, le lendemain matin, j’enlève le surplus en procédant toujours doucement avec une éponge que je rince souvent.

Ensuite, je commence à frotter doucement avec du papier nautique à grain fin (on le trouve au Magasin Point Vert) en m’assurant au début que les tesselles tiennent bien dans le ciment. De temps en temps je passe sur les tesselles l’éponge bien rincée et essorée, pour nettoyer les résidus de mortier.

Le ciment encore présent sur les carreaux de mosaïques est enlevé doucement avec le petit grattoir (genre grattoir à papier). Attention de ne pas rayer les mosaïques. Si l’on peut se passer du grattoir, c’est mieux..

Les poussières de ciment sont ensuite ôtées à l’aide d’un pinceau ou bien à l’aide d’un petit aspirateur (éviter de souffler sur la poussière de ciment, car c’est toxique pour les yeux
Faire briller en frottant longuement la mosaïque avec un chiffon bien propre.

Faire plusieurs essais afin de trouver le chiffon qui convient le mieux (laine, vieux collants etc..)

Après trois jours de séchage, démouler doucement.
Ou bien laisser dans le moule selon le choix que l’on aura fait. Dans ce dernier cas, la feuille de plastique au fond du moule est inutile au départ puisqu’il n’y aura pas à démouler.

Bonne réalisation et patience pour celles et ceux qui veulent réaliser une mosaïque.
Mais quel plaisir à regarder une fois que c’est terminé !

MichelB mosaïste amateur, sans plus.